Quelque peu paradoxal, ce silence tient au fait que L'Orbe supérieure fait depuis le début de l'année, l'objet de moult attentions. Ce regain d'intérêt s'explique par les prémices d'une future convention trans-frontalière. Une bonne chose puisque ce pacte est le seul à pouvoir garantir une saine gestion du cours d'eau de part et d'autre de la frontière.
Cependant et comme chacun le sait, le temps administratif et politique n'est pas le même que celui du citoyen. Certes, les dossiers avancent, mais lentement et par à coups et les coulisses finissent par envahir le devant de la scène.
Rien de vraiment transcendant dans tout ça pour le citoyen lambda. Cela étant et même s'il y parait pas, les choses commencent à bouger.
Ainsi, malgré la diversité des courriers, emails et contacts échangés à différents échelons régionaux, cantonaux et transfrontaliers, il ne nous reste plus qu'à dresser de temps à autre, un tableau d'ensemble des dernières avancées et des démarches en cours.
En voici donc un résumé succint en commençant par le projet "INTEREG" :
En début d'année, le PEHVO a mandaté le bureau ECOTEC de Genève pour une première étude indépendante de l'état
sanitaire de L'Orbe supérieure.
Le 6 février s'est tenue une réunion avec le représentant d'Ecotec M. Patrick Durand, M. Pierre Durlet du Parc Naturel Régional du Haut-Jura (PNRHJ / côté français) et des représentants des
communes combières.
Suite à cette réunion a germé l'idée de mettre sur pied un projet INTEREG, le but ultime étant de fédérer les différentes instances concernées de part et d'autre de la frontière. Le PNRJV (Parc Naturel Régional du Jura vaudois) et le PNRHJ en seraient
les pilotes.
Le 16 avril, la démarche semble avoir trouvé preneur et une seconde rencontre a lieu au siège de PNRJV.
A cette occasion, le PEHVO propose 3 axes d'intervention qui lui paraissent primordiaux. A savoir :
1) Le décloisonnement de l'Orbe entre ses 2 lacs (suppression de tous les obstacles et renaturation de la zone canalisée)
2) L'optimisation des ressources en eau de nos régions, avec comme corollaire impératif, la question "qu'est ce qui va ou peu se passer dans les 20 ou 30 prochaines années au niveau
écomomique et touristique ?"
3) La surveillance constante de la qualité transfrontalière de nos eaux (épuration, agriculture)
Le 29 avril, une réunion avec le bureau ECOTEC et M. Tobias Salathé, Conseiller principal pour l'Europe de la convention de Ramsar, conforte le PEHVO dans son idée de lancer un projet "INTEREG". "Un
moyen pour arriver à aborder l'ensemble des points à traiter", selon ce dernier.
Cela étant et même s'il est vrai que notre région est particulièrement propice à une inscription aux sites Ramsar, il est certainement trop tôt pour avancer cet argument, les réticences à une telle inscription restant palpables en Terre combière.
A cette même occasion, il a été également convenu d'entente avec le Député Dominique Bonny, de fixer une réunion avec M. Jean-Pierre Rochat Président du GRIM et syndic de la commune du Lieu avant la séance plénière qui aura lieu début Juin. L'idée est de parler d'Interreg de manière informelle et de sentir "la température" auprès des trois communes de la Vallée de Joux.
En parallèle à ce travail administratif, il est à noter que le PEHVO continue à garder un oeil attentif sur l'Orbe supérieure.
Outre une pollution constatée au Bas-du-Chenit le 2 mars, différentes observations portant sur les lisiers et fumures ainsi que sur le développement du reboisage des rives ont
été protés à la connaissance du Service des Forêts, de la Faune et de la Nature (SFFN) du canton de Vaud (voir L'Orbe côté cours et côté jardin).
Enfin, signalons encore qu'un membre du PEHVO, à savoir Thierry Monnier, s'est inscrit au cours de renaturation des rivières organisé par le WWF ; cette formation appelée "RIVERWATCH" se déroule en divers endroits du canton de Vaud sur quatre samedis (11.05 / 25.05 / 08.06 /
15.06).
Le bilan ci-dessus se doit d'être compléter par un autre point de la situation dressé récemment par
le journaliste Pierre Blanchard dans les colonnes du quotidien 24 Heures.
Nous publions ci-dessous, avec les autorisations de rigueur, cet article très complet
paru le 30 avril 2013 dans les pages "Nord vaudois / Broye".
Résumé du mail adressé par le président du PEHVO aux différents interlocuteurs étatiques
ainsi qu'aux organismes concernés (Etat de Vaud, PNRJV etc.)
Convention :
A priori et selon les informations que nous avons par la "bande" il semblerait que la convention soit signée par nos Communes et Mairies. Aux dernières nouvelles, même Bois d'Amont aurait paraphé la chose ! Au-delà de la satisfaction de cette première étape, il serait intéressant de nous confirmer si l'on peut communiquer sur le sujet, en effet l'attente est grande au sein du PEHVO et de nos partenaires. Il serait intéressant d'en avoir une copie (si c'est possible) et de nous communiquer les différentes actions qui vont en découler.
De notre côté, et après une période de sec "compliquée" pour l'Orbe, nous avons contrôlé à plusieurs reprises la Planche Paget. Fort et de constater qu'un entretien régulier est capital, tant l'encombrement avec de la végétation, nénuphars, etc. est important à certaines périodes. L'intérêt pour le PEHVO n'est pas de "savoir" ce qui va se passer, mais bien de proposer notre aide ou participation à l'application de cette convention.
Dans tous les cas, nous vous remercions pour toutes les démarches entreprises pour arriver à mener à bien ce projet, il reste du travail et encore une fois, c'est volontiers que l'on peut apporter notre aide.
Qualité de l'eau :
Un point qui nous inquiète toujours autant et pour lequel nous n'avons pas de retour, c'est toujours la problématique liée à l'agriculture :
Pas d'info sur l'extension des exploitations de la Vallée en France et des situations délicates avec comme exemples : Fuite ou coulure de lisier depuis le chalet de la Burtignière (voir image annexée) ou alors des bêtes (vaches laitières) qui peuvent accéder dans l'eau en amont du pont des Moulins. Nous ne comprenons pas le laxisme en la matière, si on compare ce qui est demandé à certains milieux industriels ou communautés publiques, il y a incompréhension.
Au niveau qualité "visible" de l'eau, nous sommes toujours aussi surpris de constater cette mousse blanche qui est continuellement présente, quelque soit la température ou le débit. A ce propos, nous avons eu l'occasion d'échanger avec M. Gerber lors d'une rencontre inopinée, lorsqu'il procédait à des relevés à la Sentier canal (par ailleurs on ne peut que constater tout le sérieux de ce travail) pour nous confirmer ce fait tout au long de l'année. Nous avons également entendu que la Municipalité du Chenit a été interpellée sur le sujet lors de la dernière séance du Conseil Communal du Chenit.
Interreg :
Dans le courant du printemps, nous avons pris contact avec le parc Jurassien et le PNR. Sauf erreur vous avez entendu parler de cette démarche avec les parcs en vue de déclencher un projet Interreg. A priori ce serait à l'ordre du jour pour l'année prochaine. Nous sommes convaincus qu'une telle opération s'inscrit dans le processus pour sauvegarder notre rivière. M. Schär qui nous lit en copie pourra certainement nous confirmer la chose et nous donner la situation à ce jour.
Vous connaissez notre attachement à ce milieux et au pire de nous répéter, nous sommes plus que jamais déterminés à poursuivre nos démarches et nous formulons de "gros" espoirs pour l'année prochaine avec 2 points importants, à savoir l'application de la convention et le dépôt d'un projet Interreg.
Nous arrivons en fin d’année et il est opportun de faire un point de situation concernant la santé de L’Orbe et les différentes actions que le PEHVO tente d’activer.
En préambule on peut déjà vous confirmer que la convention Franco-suisse a été signée dans le courant de l’été. Au-delà de cette excellente nouvelle, on peut sans autre affirmer que les bases d’une collaboration transfrontalière sont maintenant bien posées. On peut également remercier l’ensemble des autorités Politiques de la région et le GRIM pour avoir œuvré et mené à bien ce projet.
On se pose tout de même des questions concernant les raisons pour lesquelles la Commune de Bois d’Amont est la seule qui n’a pas voulu signer cette convention.
Pour rappel, ce document définit le cadre de fonctionnement de la Planche-Paget et comporte un suivi précis du lac des Rousses. Tous les problèmes que connaît l’Orbe ne seront pas réglés avec cette convention, mais c’est une première étape et il sera intéressant de suivre la mise en œuvre et son application, en particulier sur l’adéquation «consommation et niveau du lac des Rousses».
Le PEHVO se réjouit de cette nouvelle étape et ne manquera pas de suivre le sujet.
Dans nos différents contacts avec l’état de Vaud et notamment sur la qualité de l’eau, les résultats que l’on nous transmet sont similaires d’année en année, ils sont qualifiés de «bons» Notre vision du terrain est parfois différente, avec toujours nos mêmes interrogations sur la présence de mousse blanche quasi en permanence à la surface de notre cours d’eau.
Autre point sur lequel nous n’avons pas de retour de la part de l’Etat de Vaud, c’est toujours notre inquiétude en voyant l’extension de certaines exploitations agricoles de la Vallée côté Français et par conséquences des tonnes de fourrage «à digérer» sur sol suisse. Quels sont les impacts sur notre écosystème? Est-ce que les capacités de stockage (fumures et lisier) sont en phase avec la durée d’un hiver à La Vallée? Encore une fois, ce ne sont pas des attaques répétées contre le monde Agricole, mais bien des interrogations face au manque de réponses sur le sujet.
Pour la suite: Nos contacts avec les différents Parcs Naturels, nous ont permis d’évoquer la possibilité d’engager les démarches en vue d’un projet Interreg qui prend en compte la Haute Vallée de l’Orbe (Suisse et Français).
Ce projet pourrait contenir 3 volets essentiels, qui sont le décloisonnement de l’Orbe, la gestion des ressources en eau et la qualité. Un tel projet serait une «vraie» opportunité pour nos régions de placer la protection de l’eau comme projet commun et ferait preuve d’une grande responsabilité pour les générations futures. Un projet Interreg ne règle pas les problèmes mais apporte des solutions et surtout garantit un financement des études. Nos régions connaissent un fort développement industriel et touristique, l’eau est un enjeu, il sera d’autant plus fort dans les prochaines décennies. Un projet de cette envergure et de surcroît transfrontalier, permettrait de consolider les rapports que nous pouvons avoir entre nous.
Le PEHVO espère et formule de «gros» espoirs pour une entrée en matière de la part des différents acteurs en 2014.
Notre association s’est également intéressée à la Convention de Ramsar. Est-ce que le Lac de Joux et l’Orbe pourrait avoir l’éligibilité auprès de cette Convention Internationale? Il est encore trop tôt pour évoquer le sujet, cependant il paraît envisageable de se poser les questions suivantes: Quelles pourraient être les retombées ou est-ce qu’il y a des contraintes?
Avant de clôturer ce billet de fin d’année, nous remercions toutes les personnes qui nous soutiennent et nous aident dans la sauvegarde de nos lacs et cours d’eau. Nous remercions particulièrement la Fondation Paul-Edouard Piguet et la Manufacture Jaeger-LeCoultre.
Avec un peu d’avance, nous souhaitons à tous, d’excellentes fêtes de fin d’année et tous nos vœux pour 2014.
Pour terminer, nous invitons toutes les personnes intéressées à participer à notre assemblée générale qui aura lieu le 4 décembre 2013 au restaurant du Centre Sportif du Sentier (19h00 salle au 1er étage).
Joël Meylan
Président du PEHVO
de la manufacture
et de la
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Joël Meylan
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