RESALP : le PEHVO s’inquiète


Lors de la séance du 5 décembre 2022, le Conseil communal du Chenit a adopté le préavis concernant l’alimentation en eau potable de 6 chalets d’alpage, situés sur les Communes du Chenit, de Bursins et de Morges (Le Cerney, les Grands Plats de Bise et du vent, la Bursine, la Burtignière et Praz-Rodet) Ce projet s’inscrit dans les besoins pour la fabrication du gruyère AOP et pour l’alimentation en eau du bétail sur nos montagnes.

Plus de 3 millions de francs vont être investis afin d’installer des conduites, une station de pompage, une citerne de stockage de 100 m3 et un réseau secondaire pour alimenter des bassins d’abreuvage. 

Le PEHVO regrette qu’une telle décision soit prise, alors que tous les signaux concernant nos ressources en eaux clignotent en rouge durant certaines périodes.

 

Le plus frustrant est certainement le fait que des spécialistes nous alertent sur les pénuries d’eau dans la chaîne jurassienne (conférence PEHVO/Parc Jura Vaudois du 31 octobre 2022, professeur Emmanuel Reynard UNIL) ou encore le travail réalisé par des étudiants de l’UNIL (stress hydrique dans les alpages jurassiens) présenté auprès des autorités communales le 19 décembre dernier.

 

Un projet de cette envergure est l’occasion de poser les bases d’une gestion intégrée des ressources en eau dans notre région. Fort des changements climatiques qui sont en marche, la loi Fédérale évolue constamment, nous sommes dans la phase de mise en pratique de cette démarche et ce sont maintenant les Cantons, les Communes qui peuvent utiliser cet outil. 

En se projetant également sur les besoins de notre industrie, du tourisme, nous ne devons pas rater l’occasion de nous poser les bonnes questions. Encore une fois, les spécialistes nous le répètent, si nous ne changeons pas de modèle économique, il n’y a plus beaucoup d’eau qui va couler sous les ponts !

D’autres alternatives

Le PEHVO est convaincu que d’autres pistes existent, notamment le stockage d’eau de pluie dans des citernes. Les précipitations du début de l’hiver nous montrent tout le potentiel qui existe et qui nous permettrait de préserver nos ressources en eau.

Forte pression sur le ruisseau du Brassus

Notre inquiétude principale est une fois encore dirigée sur le ruisseau du Brassus, qui est utilisé comme le captage principal pour l’alimentation en eau potable de la Vallée de Joux (65% selon ValRégiEaux). Ce cours d’eau n’a pas que vocation à subvenir aux besoins de ValRégiEaux, il est l’affluent principal de l’Orbe, notamment en apport d’eau propre et froide durant l’été. Dans les rapports annuels de l’Orbe que la DGE (Direction générale de l’environnement) réalise chaque année, il est mentionné clairement la nécessité de protéger ce cours d’eau. Après de nombreuses demandes effectuées par le PEHVO, le Brassus a été équipé d’une station de mesure et aujourd’hui nous avons des données concrètes qui étayent nos propos. Le débit minimum d’un cours d’eau (loi Fédérale) doit être de 50 litres/seconde minimum. Lorsqu’un cours d’eau fait partie d’un approvisionnement en eau potable, il est possible de déroger ponctuellement à cette loi. Dans le cas du Brassus et selon le graphique ci-après, on constate que la dérogation prend le pas sur la règle, notamment en été lorsque le cours d’eau et l’Orbe en ont le plus besoin. Chaque litre supplémentaire qui sera soutiré de la source du Brassus mettra en péril ce cours d’eau et plus en aval l’Orbe, encore une fois plus en danger.

 

 

 

Chers lecteurs, comme vous pouvez l’imaginer, Le PEHVO est contre ce projet, nous demandons qu’une étude d’impact soit réalisée, que la gestion intégrée des eaux soit prise en compte avant de démarrer un projet de cette envergure, que d’autres alternatives soient étudiées, notamment le stockage d’eau et que le débit résiduel de 50 litres/seconde du Brassus soit respecté. 

Sauvons L’Orbe supérieure


Toutes les personnes intéressées de près ou de loin par cette cause sont les bienvenues dans notre association.